Se construire avec une psychanalyse à la suite d’un viol ou d’une agression sexuelle dans l’enfance
Surmonter une agression sexuelle dans l'enfance avec une psychanalyse

En quelques chiffres
Chaque année, 160000 enfants sont victimes de violences sexuelles. 5,4 millions d’hommes et de femmes en ont été victimes durant leur enfance selon le rapport de 2023 de la CIVIISE[1]. Le coût des conséquences sur la santé à long terme est estimé à près de 6 milliards d’euros chaque année dans la dépense publique.
Toute agression sexuelle ou viol dans l’enfance, constitue une effraction psychique et physique dont les conséquences sur la santé sont durables. La souffrance psychique peut rester intacte toute une partie de la vie. Cette effraction est vécue d’autant plus violemment que l’enfant se trouve dans un état d’immaturité affective et sexuelle qui ne lui permet pas de faire face à cette irruption de la sexualité.
Devant ce traumatisme, la psychanalyse propose une voie de reconstruction qui respecte la singularité de chaque personne et de son vécu. Découverte par Sigmund Freud, la psychanalyse est une méthode thérapeutique, fondée sur la parole dite librement et sans jugement. La psychanalyse offre une écoute, une bienveillance qui permet aux personnes en souffrances en lien avec des abus sexuels dans l'enfance de parler dans la plus stricte intimité de leur histoire.
Le travail d’élaboration du traumatisme sexuel par la psychanalyse
Qu’il s’agisse d’attouchement sexuel, de viol, ou d’inceste, du fait de l’effraction qu’ils suscitent pour la psyché de l’enfant encore immature sexuellement mais également psychiquement, une rupture de la continuité se créée entre un avant et un après.
Le traumatisme déborde les capacités d'élaboration, de représentation et peut créer un arrêt dans le développement. Ces effets pathogènes sont multiples : dépressions, anxiété, stress, angoisse, symptômes intestinaux, symptômes gynécologiques, symptômes sexuels, difficultés relationnelles et affectives, difficultés à créer des liens.
Les récits d’adultes nous permettent de rendre compte que la plupart du temps, les enfants ne comprennent pas ce qui leur arrive. Ils sont souvent soumis à la force de leur agresseur qui les empêche d’agir et leur demande de ne rien dire. Par culpabilité, le plus souvent, ils restent dans le silence, honteux de ce qu’il s’est passé et conserve longtemps le sentiment d'être fautif.
En séance, le fait de pouvoir associer les souvenirs liés à l’expérience traumatique est déjà un premier pas pour sortir du silence. Cette parole, souvent dite pour la première fois, créé une libération et permet une certaine prise de distance. Il ne s’agit pas d’un travail qui s’effectue du jour au lendemain, mais le plus souvent sur des années. Des séances fréquentes, régulières permettent ce travail d’élaboration et de construction dans un cadre sécure et confidentiel.
De la position de victime à la position de sujet
Lors d’une psychanalyse, le psychanalysant est invité à quitter la position de victime à laquelle il été installé depuis son enfance par son agresseur pour occuper une position de Sujet où il devient responsable de construire sa vie.
L’agression sexuelle dans l’enfance, place l’enfant dans une position de soumission du fait de son impuissance et d’objet du désir de l’Autre. En grandissant, il peut continuer à répéter des situations où il se fait objet du désir de l’Autre et en subit les conséquences.
Avec une psychanalyse, le psychanalysant devient un être responsable qui assume son désir et qui ne rend plus l’autre responsable de ce qui lui arrive.
Grâce à la relation de transfert, le psychanalysant peut exprimer la honte, la culpabilité, mais aussi, et cela arrive, d’exprimer le plaisir qu’il a pu avoir durant ses expériences. Tout ses sentiments sont entremêlés et c’est avec l’aide d’un psychanalyste qu’il est possible de les dépasser et de les traverser.

Reconstruire son rapport au corps et à l'intimité
La relation avec le corps est touchée par le traumatisme sexuel et cela de différente manière. Les adultes évoquent en séance, un corps qu’ils n’aiment pas, dont ils ne s’occupent pas et bien entendu, des répercutions que cela a sur la santé. Ne pas prendre soin de soi est une des premières conséquences de cette atteinte et effraction corporelle et psychique durant l’enfance.
Les répercutions peuvent également se trouver sur le plan de la sexualité qui se voit perturbée. Les symptômes corporels sont également fréquents tout comme les maladies gynécologiques. Grâce à la psychanalyse, le corps, vécu comme lieu de souffrance et de violation, peut progressivement redevenir un espace habitable et source de plaisir. Ce processus implique de revisiter les frontières psychiques et corporelles qui ont été transgressées.
Le processus psychanalytique : un processus singulier
La reconstruction après une agression sexuelle, un viol ou un inceste ne s’effectue jamais de façon linéaire. Les avancées suivent les obstacles à la cure et les résistances au changement sont bien présentes. Ainsi, toute cure comporte des moments d’avancées et de reculs, des moments de stagnation et des périodes d'élaboration.
Chaque personne reconstruit son rapport au monde selon sa propre temporalité et avec ses ressources singulières. Le travail analytique vise non pas à effacer le traumatisme – ce qui serait illusoire – mais à l'intégrer dans une histoire, celle su Sujet en devenir s’en l’y réduire.
La psychanalyse offre ainsi un chemin possible pour que celles ou ceux qui souffrent à la suite d’une agression sexuelle durant l’enfance, puisse se réapproprier leur histoire et reconstruire un sentiment d'intégrité et de continuité nécessaire à la construction d’une existence.
[1] https://www.ciivise.fr/le-rapport-public-de-2023
Formulaire de contact
Vous avez été victime d'une agression sexuelle durant l'enfance ? Vous souffrez d'un traumatisme sexuel et souhaitez rencontrer un psychanalyste ? Vous pouvez contacter le docteur Ouarda Ferlicot par le formulaire de contact ou bien en appelant le 01.85.15.27.73.