L'augmentation de la prescription de psychotropes chez les jeunes
L’article du journal Le Monde intitulé « Santé mentale : pourquoi la prescription de psychotropes chez les jeunes s’envole » de Mattea Battaglia et Camille Stromboni du mercredi 2 octobre 2024, fait état d’un rapport de l’assurance maladie sur l’augmentation des prescriptions de psychotropes chez les jeunes de 12-25 ans entre 2019 et 2023.
Les psychotropes englobent les neuroleptiques, les antidépresseurs, les hypnotiques, les anxiolytiques et les régulateurs d’humeur. Ainsi, l’assurance-maladie enregistre une augmentation de 5% de plus en 2023 qu’en 2022 tandis que cela représente 18% de plus qu’en 2019.
Entre 2019 et 2022, l’effet de la pandémie de la COVID-19 n’est pas à exclure et se poursuive encore aujourd’hui. La pédiatre Pauline Chaste à l’Hôpital Necker fait part d’une dégradation de la santé chez les jeunes et conséquemment qu’il faille prendre en charge et de manière rapide, tout en écartant la critique des médecins généralistes qui ne sont pas selon elle des « machines à prescrire ».
La dégradation de la santé mentale chez les jeunes
Si la dégradation de la santé est constatée, d’autres hypothèses sont avancées comme une meilleure détection des symptômes du trouble bipolaire et de la schizophrénie mais aussi une plus grande facilité des jeunes à dire leur mal-être et à demander de l’aide. Sur ce point, nous pouvons penser que les campagnes de prévention sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale ont eu un effet bénéfique.
Cependant, comme le relève le psychiatre Antoine Pelissolo : « Il existe très peu d’usages justifiés chez les jeunes, alors que le problème de la dépendance attaché aux anxiolytiques est connu ».
Tout au long de l’article, c’est la rapidité qui prime. Traiter rapidement un enfant impulsif, traiter rapidement devant la détresse des parents. Mais est-ce que rapidité rime avec efficacité ? Nous ne le pensons pas.
Devant la difficulté, une psychothérapie est recommandée. Cette dernière est d’ailleurs le traitement de première intention préconisé par la Haute Autorité de Santé, comme le rappelle l’article du Monde. Le traitement médicamenteux ne vient qu’après échec de celle-ci.
Chaque jeune présente une souffrance singulière et souvent énigmatique. Des étapes de la construction d’un être sont traversées tout au long de l’enfance et à la puberté. Un être est en construction. Il traverse des étapes de la naissance à la mort. La puberté est une étape clé dans le développement de l’enfant qui est amené à grandir et à se construire en s’appuyant sur les adultes qui l’entourent.
Le traitement de la souffrance par une psychothérapie
Devant l’angoisse relayée par les médias, devant l’accès continu à une information pas toujours maîtrisée via les écrans, devant le facile accès à la pornographie, certains êtres peuvent vite se retrouver débordés par une vie pulsionnelle qui les agite, les perturbe et les angoisse.
C’est par la parole que peuvent aussi s’apaiser les conduites impulsives, les colères, mais aussi les mal-être de ceux qui ne vivent pas bien les changements de leur corps mais aussi les conflits familiaux.
La singularité d’une souffrance se traite par l’écoute de cette parole. Une parole qui offre la possibilité d’accéder à sa subjectivité propre mais aussi à sa conflictualité propre. C’est ce travail qui est proposé dans le cadre d’une cure en psychothérapie avec psychanalyste.
