Les douleurs chroniques inexpliquées du corps : une souffrance pour les patients

Les douleurs chroniques inexpliquées sont l’impasse de la médecine. En l’absence de lésions dans l’organisme, les patients peuvent difficilement être pris en charge médicalement parlant. Ils peuvent se décourager d’entendre que « c’est dans leur tête ».

Le ressenti de la douleur est variable d’une personne à une autre. Pour cette raison, elle est difficilement mesurable. Par conséquent, la question des douleurs est complexe et leur compréhension difficile à saisir tandis que la souffrance est bien réelle.

Le traitement des douleurs chroniques ne peut reposer uniquement sur un traitement pharmacologique. Les douleurs chroniques inexpliquées sont souvent associées à de l’anxiété ou à de la dépression, c’est pourquoi une psychothérapie peut être indiquée.

Dans la théorie psychanalytique, Sigmund Freud met en évidence la relation des douleurs corporelles et le conflit psychique notamment dans l’hystérie où les douleurs inexpliquées peuvent représenter une "conversion" - un mécanisme où des conflits psychiques inconscients se transforment en symptômes corporels. Freud a développé cette théorie de la conversion en travaillant avec l’hystérie et en écoutant les patientes présentant des symptômes corporels sans cause organique identifiable.

Les descriptions de cas sont largement décrites dans la littérature psychanalytique et psychiatrique tandis que la médecine tend à faire abstraction à la découverte freudienne sous couvert d’une stigmatisation des patients. Pourtant, ce n’est pas le changement de nom qui permet de faire changer le tableau clinique déjà repéré par Freud ni la souffrance corporelle.

D’ailleurs, les douleurs chroniques sont fréquemment accompagnées d’une fatigue chronique, d’une baisse de libido et de troubles du sommeil. L’impact psychique des douleurs est bien présent et les analgésiques ne peuvent y remédier.

Ainsi, la prise en charge de la douleur chronique passe également par une prise en charge psychothérapeutique.

La complexité des douleurs chroniques ne doit pas faire oublier la vie psychique des patients qui en souffrent. Comme nous l’enseigne Freud à son époque et qui est toujours d’actualité, la douleur psychique est tout à fait capable de se convertir en douleur corporelle. Il est fréquent d’entendre en séance chez des patients souffrants de douleurs dans le dos « j’en ai plein le dos », d’autres portent la charge de toute une famille seule et se sente endolorie de ce poids familial.

Cette complexité de la vie psychique trouve à se mettre au travail au sein d’une psychothérapie avec psychanalyste.

Ce dernier vous aidera à mettre des mots sur cette souffrance et à vérifier s’il est possible de la relier à un passé douloureux qui fait retour.

Lors d’une psychothérapie, la parole permet de mettre à découvert des évènements traumatiques passés refoulés dans l’inconscient et qui peuvent être à l’origine de ses douleurs inexpliquées.