Vidéo extrait du colloque "La question du diagnostic en psychanalyse et en médecine"


Le diagnostic : de l'orientation à l'espérance

Extrait vidéo

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D’abord, établi par la médecine comme « l’acte le plus important »[1] car « il détermine le traitement »[2], le diagnostic permet d’identifier et d’établir la nature et les causes de la maladie dont un patient est atteint.

En psychiatrie, poser un diagnostic est devenu nécessaire pour identifier, différencier, classer, et ainsi de permettre d’inventer une nouvelle thérapeutique qui traiterait les pathologies psychiques. Le traitement moral instauré par l’aliéniste Philippe Pinel [1745-1826] s’inscrit dans cette nouvelle voie consistant à considérer l’être fou à l’humaniser et le considérer comme malade psychique.

Avec la psychanalyse et la découverte freudienne de l’inconscient, l’intérêt diagnostic n’a pas cessé mais ne poursuit pas la même visée que celle de la médecine.

Sigmund Freud a largement participé à mettre au cœur du remaniement nosographique ce qui relevait des mécanismes internes à la psyché, c’est-à-dire, à faire ressortir la dynamique inconsciente et subjective qui existe chez tout un chacun.

Malheureusement, cet apport bénéfique de l’approche psychanalytique dans la psychiatrie, s’est vu remplacer progressivement par l’enjeu de la médecine et de la mise en place d’un plan de traitement, qui repose essentiellement par une prise en charge médicamenteuse voire sociale et niant progressivement la subjectivité des êtres.

En effet, de plus en plus de symptômes du monde contemporain sont reconnus par la MDPH comme affection longue durée. Nous pouvons citer l’autisme, la dépression, le trouble du déficit de l’attention, ainsi que la dyslexie, la dysphasie, la dyspraxie. Si nous reconnaissons la souffrance associée à ses symptômes, leur classification élevée au rang de maladie n’élève pas celui qui en souffre mais au contraire l’oblige à s’y reconnaître en se privant de ce qu’est son être. La logique imaginaire prend progressivement le dessus de la logique subjective.

Les psychanalystes ne participent plus à la rédaction du DSM est-ce que cela signifie pour autant qu’ils se désintéressent de cette question du diagnostic ? Quelle place prend-il dans le traitement psychanalytique et quel en est l’enjeu ?

Nous montrerons la nécessité pour Sigmund Freud, dès l’étude de l’hystérie, de délimiter et de circonscrire la nosographie tout en affinant la méthode de traitement des névroses.

Puis nous verrons comment la révolution lacanienne et l’application de la conception de l’inconscient structuré comme un langage permettent de resituer l’héritage freudien dans un corpus psychiatrique toujours distinct mais fiable.

Enfin, nous montrerons comment le désir du psychanalyste est intéressé dans l’établissement d’un diagnostic structurel, afin de permettre l’orientation de la cure dont la visée est l’espérance.

 


[1] Thivel, A. (1985). Diagnostic et pronostic à l’époque d’Hippocrate et à la nôtre. Gesnerus-swiss Journal Of The History Of Medicine And Sciences, 42(3‑4), 479‑497. https://doi.org/10.1163/22977953-0420304022

[2] Ibid.


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