Surmonter le deuil d’un enfant mort-né par la psychanalyse
Surmonter le deuil d'un enfant mort-né : un processus difficile mais possible
La perte d'un enfant mort-né est un traumatisme pour les parents qui voit leur vie basculée par cet événement impensable. Comment faire face à la perte d'un enfant mort-né et réussir le travail de deuil ? Comment traverser ce deuil ? Comment surmonter cet événement traumatique ? Comment éviter de sombrer dans un état dépressif majeur après la perte d'un être cher ?
Le deuil d'un enfant mort-né est une épreuve déchirante et profondément douloureuse pour les parents. C'est une perte immense, un traumatisme, une souffrance indescriptible qui laisse un vide insurmontable.
Le deuil d’un enfant mort-né confronte les parents à la douleur de la perte de l’enfant, mais aussi à la perte de ce qu’ils avaient projeté et imaginé comme vie avec cet enfant, d’être père ou d’être mère de cet enfant.
Ce deuil confronte celui qui en souffre à un impensable, à un bouleversement de l’ordre générationnel au sein duquel il est habituel que les parents meurent avant l’enfant.
Cependant, l’enfermement dans la douleur et dans le deuil impossible n’est pas la seule voie qui existe. Il est possible de construire une issue qui permette de traverser une épreuve indescriptible par une élaboration tournée vers la vie.
Accepter la perte d’un enfant mort-né
Après la perte d'un enfant mort-né, les parents sont submergés par un tourbillon d'émotions violentes : chagrin, colère, culpabilité, désespoir, sentiment d’échec mais aussi incompréhension. Ils peuvent aussi chercher à inventer des théories imaginaires pour faire face à la douleur et ainsi répondre à la violente question du pourquoi ? Tandis que bien souvent, rien ne permet de répondre à cette question.
Accepter la douleur de la perte et effectuer cette traversée du deuil c’est « concevoir que cette vie fut réalisée et en quoi elle le fut »[1] comme nous l’indique Marie-José Soubieux, psychanalyste.
L’intérêt d’honorer la mémoire de l'enfant
Créer des rituels pour honorer la mémoire de l'enfant peut s'avérer apaisant et même nécessaire pour inscrire l’enfant dans le monde symbolique et réel des vivants et aider à faire son deuil.
Lui donné le prénom et le nom qu’il aurait dû avoir, effectuer le rite funéraire peuvent permettre d’inscrire dans la réalité la perte de l’enfant et éviter que s’installe un déni, mécanisme de défense qui sert à nier l’existence de la réalité.
Envisager de commencer une psychothérapie
Si la douleur de la perte empêche la reprise des activités professionnelles, sociales et familiale, et que toute l’énergie psychique est aspirée dans le processus de deuil au point d'être en dépression alors il est préférable de demander l’aide d’un professionnel, un psychothérapeute ou un psychanalyste afin d’entreprendre une psychothérapie.
En effet, le deuil est un processus complexe qui s’il est normal peut devenir pathologique du fait de son intensité et sa durée. Une psychothérapie aider l’être à traverser la douleur de la perte, à la surmonter, et en faire un processus créatif.
Le deuil d'un enfant mort-né est une blessure profonde. Mais avec du temps, du soutien et beaucoup de bienveillance envers soi-même, il est possible de retrouver un certain équilibre et de se reconstruire. La douleur peut être rendue plus supportable en laissant la place à de nouveaux projets et de nouveaux espoirs.
[1] Soubieux, M. (2014). Le deuil périnatal, un impensable à penser. Le Carnet PSY, 185, 22-24. https://doi.org/10.3917/lcp.185.002