La question du traumatisme chez Sigmund Freud
La question du traumatisme occupe une place centrale au sein de la théorie psychanalytique depuis ses débuts et Sigmund Freud reste un pionnier dans le traitement psychique des psychotraumatismes et des névroses de guerre.
1ère théorie du traumatisme : la théorie de la séduction
C’est à partir de ses travaux sur l’hystérie que Freud, en collaboration avec Breuer, développe une théorie du traumatisme sexuel qui serait à l’origine de la névrose hystérique et des symptômes de cette névrose.
Ce traumatisme de nature sexuel engendre une surcharge d’excitation pour le psychisme qui doit être évacuée. Freud dit que l’hystérique souffre de réminiscences. Cela signifie que ce sont les souvenirs de scènes sexuelles réelles qui produisent cette surcharge émotionnelle qui est traitée de manière hystérique par l’exagération et les symptômes corporels.
L’abandon de la théorie de la séduction : la théorie du fantasme
Dans un second temps, Freud abandonne sa neurotica, soit sa théorie de la séduction. Toutes les hystériques ne pouvaient pas avoir subi un traumatisme sexuel réel. C’est l’époque où il commence son auto-analyse au cours de laquelle il propose une interprétation des rêves et des souvenirs. Il développe alors l’hypothèse d’une théorie du fantasme, selon laquelle la construction de scénarios imaginaires joue un rôle crucial dans la genèse des névroses.
Ce tournant dans la théorie freudienne, instaure que le traumatisme n’est pas toujours réel et qu’il peut être aussi lié à un fantasme, soit la réalité psychique du sujet.
La compulsion de répétition
En 1920, dans le climat de l’après-guerre, Freud dans Au-delà du principe de plaisir, postule une pulsion de mort, Thanatos, qui pousserait l’être humain à s’autodétruire. Il fait le constat que certains patients répètent des expériences douloureuses, par exemple, dans les rêves traumatiques où le rêveur revoit une scène traumatique.
Il donnera le nom à ce phénomène de compulsion de répétition. Autrement dit, l’être est poussé à répéter une situation désagréable sans qu’il ne sache pourquoi et cela est plus fort que lui. Cette répétition traumatique correspond selon Freud à une tentative de liaison et de maîtrise de l’événement.
L’introduction de la pulsion de mort
L’introduction de la pulsion de mort est à l’origine de la deuxième topique freudienne au sein de laquelle pulsion de vie, Eros, et pulsion de mort, Thanatos coexistent dans la vie psychique.
La pulsion de mort tend à ramener l’organisme à l’état inorganique et le traumatisme en est une manifestation en procédant par une désorganisation de l’appareil psychique qui fixe le sujet dans un état antérieur et qui l’empêche d’avancer. Anxiété, cauchemars, stress et dépression sont des symptômes récurrents d’une névrose traumatique.
Traitement psychanalytique du traumatisme
Le traitement psychanalytique du traumatisme consiste à aider l’être à se remémorer les souvenirs oubliés et qui produisent des symptômes et les mettre en lien avec les affects associés mais surtout de permettre de les relier à l’histoire personnelle. Pour y arriver, la méthode psychanalytique consiste à faire usage de la libre association des pensées, des rêves et du corps.
Le matériel refoulé peut alors émerger de la parole dite en séance et être interprété. Cette méthode permet de surmonter les traumatismes et mettre fin à la compulsion de répétition et les schémas de répétition.