La psychanalyse : une clinique du sujet
La clinique psychanalytique freudienne
La clinique psychanalytique fait référence à celle qui s'appuie sur le cadre psychanalytique, en premier lieu, à la découverte freudienne selon laquelle les symptômes résultent de l’expression d’un désir inconscient refoulé qui tend à se faire reconnaître. Cette découverte s’effectue avec la rencontre de Sigmund Freud et les patientes hystériques qui convertissent leurs souffrances en symptômes corporels.
D'abord, il utilise l'hypnose comme méthode de traitement psychique ayant comme effet principal un effet cathartique. Puis, il met en place la méthode psychanalytique comme méthode de traitement psychanalytique des symptômes psychiques.
La psychanalyse, méthode d’investigation des processus et des mécanismes inconscients à l’origine des manifestations symptomatiques mais aussi des comportements humains, vise à permettre un savoir sur ce désir inconscient refoulé à l’origine des manifestations qui font souffrir.
En second lieu, l’interprétation du discours de l’être, permet de déceler le sens caché des manifestations pathologiques et du désir inconscient qui les sous-tend.
Ainsi, si la psychanalyse permet de dénouer un symptôme, par exemple une phobie, ce n’est pas en proposant une « exposition » devant l’objet phobique, c'est-à-dire en exposant le patient devant ce qui produit la peur, ni en procédant par la suggestion comme le ferait l’hypnose, mais en permettant à un être, de découvrir l’origine inconsciente de cette phobie.
Pour cela, l’être doit respecter la règle fondamentale en psychanalyse, qui est celle de l’association libre, qui consiste à dire librement ses pensées, ses rêves et son corps. Le respect de cette règle est fondamentale afin de permettre l’émergence des formations de l’inconscient, à savoir : rêves, symptômes, lapsus, actes manqués mais aussi symptômes corporels.
Ces formations de l’inconscient, telles que les nomme le psychanalyste Jacques Lacan, sont à interpréter par le psychanalysant. L’interprétation consiste à donner un sens aux contenus inconscients des pensées ou des formations de l’inconscient.
Le travail d’interprétation revient au psychanalysant, soit à celui qui fait une psychanalyse. La psychanalyse conduit la cure, écoute, ponctue, scande mais n’impose pas ses interprétations aux psychanalysants.
Ce travail d’interprétation ne se déroule que dans le cadre strict de la cure analytique impliquant la relation de transfert entre psychanalysant et psychanalyste. Le transfert, cette relation particulière au sein de laquelle le psychanalysant rejoue, reporte, réactualise les relations infantiles d’amour et de haine de l’être avec les figures parentales et fraternelles. Hors de ce cadre psychanalytique, toute interprétation relève de l’interprétation sauvage.
La clinique psychanalytique selon Jacques Lacan
Tout au long de la cure, émerge un savoir inconscient, inaccessible au conscient sans la thérapeutique psychanalytique. En effet, les apports de Jacques Lacan démontrent comment le psychisme se constitue à partir du discours de l’Autre, le trésor des signifiants, à partir duquel l’être se constitue en tant que sujet. C’est ainsi que pour le psychanalyste Jacques Lacan, l’inconscient est structuré comme un langage.
Tout au long de sa psychanalyse, l’être découvre les signifiants à partir desquels il s’est construit tout en l’aliénant, au point que ceux-ci produisent des symptômes.
Par exemple, un comportement autoritaire peut se retrouver dans l’identification à figure paternelle autoritaire, soit un comportement perçu dans l’enfance par l’être. C’est par la parole et les signifiants qui en découlent, que l’être peut découvrir le lien entre l’autoritarisme qui nourrit ses relations sociales et sa figure paternelle de référence.
Pour un autre être, la difficulté à supporter l’autorité, se trouve dans la haine inconsciente de l’autorité paternelle. C’est la traversée de la haine par la parole, voie symbolique sur laquelle repose le traitement psychanalytique, que l’être peut se réconcilier avec cette figure et accepter l’autorité dans ses relations sociales.
Pour conclure, la psychanalyse apparaît comme une thérapeutique qui met au cœur de sa clinique, la subjectivité et la vérité de l’être. C’est cette vérité qui est insupportable à l’ego tout comme elle l’est pour le politique toujours enclin à mettre en place des solutions rapides qui nient la subjectivité des êtres et leur complexité, comme le dispositif « mon psy » qui consacre un « accompagnement » de 8 séances par an remboursées par la sécurité sociale et dont les entretiens durent 30 minutes.
Ce dispositif est l'exemple même de l'incompatibilité qui existe à la logique comptable et politique et la logique subjective de la souffrance.
Là où c’est l’apaisement du symptôme qui est privilégié, la psychanalyse, plus ambitieuse, vise non seulement l’apaisement des symptômes mais également la construction de la subjectivité et le devenir Sujet à la sortie d’une psychanalyse.
Sujet est la position subjective d’un être castré, c’est-à-dire, d’un être qui se reconnaît comme limité et qui accepte le manque qui le constitue et qui est moteur de son désir.