Le corps en psychanalyse
![Argumentaire colloque RPH le corps en psychanalyse](https://files.sbcdnsb.com/images/5GLV8zj0MjpveWD95IsYrQ/content/1738098670/5377460/100/plaquette-colloque-rph_mars2025-1.jpeg)
Quelle est la place du corps en psychanalyse ?
Le corps occupe une place centrale dans la théorie psychanalytique.
D’un point de vue mythique, nous retrouvons le corps au travers de l’énigme du Sphinx à Œdipe : « Quel être, pourvu d'une seule voix, a d'abord quatre jambes le matin, puis deux jambes à midi, et trois jambes le soir ? ». Œdipe répond alors : « L'homme - qui rampe à quatre pattes comme un bébé, puis marche sur deux pieds à l'âge adulte, puis utilise une canne dans la vieillesse
Nous retrouvons cette posture chez l’enfant qui dans un moment de jubilation devant sa propre image, commence progressivement à se tenir debout et à marcher sur ses deux jambes.
Avant cela, le corps du nourrisson est le siège d’excitation pulsionnelle qu’il ne peut réguler par l’absence de symbolisation. Freud l’énonce dans sa première topique en introduisant l’idée que les excitations pulsionnelles sont d’abord corporelles et qu’elles ne demandent qu’à être déchargées.
C’est le grand Autre parental qui occupe cette fonction de symboliser pour l’enfant ce qu’il peut ressentir en interprétant ses sensations : si l’enfant pleure peut-être qu’il a faim, qu’il faut le changer, qu’il a trop chaud. Cela ne veut pas dire que ces interprétations sont justes, elles permettent de symboliser pour l’enfant le monde environnant, de le parler, et ainsi de l’introduire dans le langage.
Si Freud précise dans le Moi et le Ça (1923) que le Moi est avant tout corporel, Lacan indique que le corps se situe au carrefour des trois registres : Réel, Imaginaire et Symbolique.
Avec l’hystérie, Freud met en évidence que les symptômes corporels sont des hiéroglyphes en attente de déchiffrage et le témoin de conflit inconscient délocalisé de la scène psychique à la scène corporelle.
Dans la psychose, Freud met en évidence à partir de la schizophrénie, que le langage est un langage d’organes donnant au discours cet aspect particulier d’un accès à ce qui se passe à l’intérieur du corps.
Le corps est aussi en lien direct avec l’identité : l’identité sexuelle indissociable de l’identité de genre. Cette identité sexuelle se construit à partir des agencements identificatoires et peut également faire symptôme. Le corps est alors le lieu d’enjeux identitaires.
Enfin, le corps s’inscrit dans un espace temporo-spatial : il se meut dans une temporalité donnée dans une spatialité donnée que le cadre même de la psychanalyse reflète. D’abord en face‑à‑face, le corps du patient se rend visible à la vue du clinicien et laisse entrevoir la manière dont il se présente : une tête étrangement penchée sur le côté, une rigidité, un manque d’aisance, une tenue, un laisser-aller, une gestuelle prononcée.
Puis, le passage sur le divan, propulse le corps du patient dans une autre temporalité subjective et spatiale : allongé sur le divan, il devient psychanalysant et ne se soumet plus au regard du psychanalyste. Il prend appui non plus sur le corps et le regard du psychanalyste, mais s’appuie sur lui-même et sa propre parole pour avancer. Il change de positionnement éthique et construit progressivement sa responsabilité subjective dans ce qui lui arrive.
Enfin, lorsqu’il devient Sujet, alors il se relève, tient debout sur ses deux jambes pour poursuivre les chemins de son existence.
![programme colloque](https://files.sbcdnsb.com/images/5GLV8zj0MjpveWD95IsYrQ/content/1738098638/5377461/100/programme-colloque-rph-le-corps-en-psychanalyse.jpeg)
Pour vous inscrire au prochain colloque du RPH qui se tiendra le 22 mars 2025, rendez-vous sur le lien suivant : colloque rph