Peut-on prémunir nos jeunes et moins jeunes des maladies sexuellement transmissibles et des infections sexuellement transmissibles ?
"Les adolescents utilisent de moins en moins le préservatif"
L’article du Monde du jeudi 29 août 2024 intitulé « Les adolescents utilisent de moins en moins de préservatifs » s’appuie sur un rapport de l’OMS Europe (Organisation Mondiale de la Santé) pour relater le constat suivant : « Un tiers des adolescents de 15 ans déclarent n’avoir utilisé ni préservatif ni pilule contraceptive lors de leur dernier rapport sexuel ».
Pourtant les diagnostics de chlamydia, gonorrhée et syphilis sont en augmentation ces dernières années selon le bulletin de Santé Publique France du 28 novembre 2023 (https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/infections-sexuellement-transmissibles/vih-sida/documents/bulletin-national/bulletin-de-sante-publique-vih-ist.-novembre-2023).
Si le chiffre indique un pourcentage élevé de conduites sexuelles à risque chez les jeunes de 15 ans, pour le directeur régional de l’OMS pour l’Europe, le coupable est tout trouvé : la négligence d’une éducation sexuelle complète et adaptée à l’âge.
Pourtant, selon le site de l’OMS, une éducation complète, c’est-à-dire, qui ne se limite pas à la prévention des risques mais qui aborde des questions de l’ordre du consentement, de la reproduction, du respect de son corps mais aussi celui d’autrui, permet au jeune de protéger sa santé et celle d’autrui. Ces bénéfices pour la santé perdurent toute la vie.
Cette éducation est régulièrement faite par les parents, mais aussi par le milieu scolaire dans le cadre du programme de prévention, indispensable tant l’éducation à la sexualité reste taboue au sein de certaines familles.
Ainsi, si cette négligence est pointée du doigt, il n’est pas mentionné de qui elle provient.
En consultation, il est possible d'entendre cette non prise en compte de la réalité : « je pense toujours que cela peut arriver aux autres ». Parfois c'est aussi l'ignorance qui est à l'origine d'un comportement sexuel à risque, comme le fait qu'il suffit d'une relation sexuelle non protégée pour être contaminé par une MST (maladie sexuellement transmissible). Le clinicien a la responsabilité d'informer l'être sur le comportement qu'il adopte, non pas pour le juger mais pour mettre en évidence la façon dont il se traite lui-même, à savoir, avec peu de soin.
En effet, il arrive que même avertis, certains continuent à avoir une sexualité à risque et finissent par être contaminés. En se pensant plus fort et en ne tenant pas compte de la réalité, l’être met en danger sa santé mais également celle d'autrui dévoilant ainsi sa haine de soi.
Pour les jeunes filles, le risque est double : si elles ne prennent pas la pilule, elles peuvent tomber enceinte et l’avortement n’est généralement pas du tout quelque chose de plaisant et peut même devenir traumatisant pour une jeune fille.
Si l’article fait référence ici aux jeunes pubères, la prévention des conduites sexuelles à risque s’applique également aux adultes.
En psychothérapie ou en psychanalyse, devant des conduites à risque, le clinicien alerte le patient sur les risques qu'il prend à ne pas se protéger via un préservatif. Plus encore, son travail est aussi de dévoiler la haine mais aussi la destructivité à l’œuvre au travers de ce manque de soin et cette prise de risque.
De cette manière, il peut alors apparaître chez l'être en souffrance, un comportement responsable et respectueux de sa santé et de sa vie sexuelle.