Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez l’enfant : un diagnostic surévalué ?

De plus en plus présent et diagnostiquer chez l’enfant, le TDAH reste un motif régulier de consultation chez les pédopsychiatres et une inquiétude pour les parents. Il est par ailleurs observé une surestimation de diagnostic de trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.

Qu’est-ce que le TDAH ? Comment savoir si mon enfant souffre d'hyperactivité ? Mon enfant a-t-il besoin d’un traitement médicamenteux ?

Anciennement, on parlait d’instabilité psychomotrice ou d’hyperkynésie chez l’enfant. L’accent était alors mis sur l’agitation. Aujourd’hui, le trouble du déficit de l’attention fait partie des troubles neurodéveloppementaux (TND) au même titre que les troubles du spectre de l’autisme selon le DSM-5 (Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux) et l’accent est mis sur l’attention non plus sur l’agitation.

Cette classification américaine exclue ainsi toute la dimension psychique dont fait partie le symptôme et part d'un postulat qui serait exclusivement biologique. 

Ainsi, et depuis l'arrivée de cette nomenclature, le TDAH est l’un des troubles neurodéveloppementaux les plus fréquemment diagnostiqué chez les enfants et les adolescents. Cela ne peut que nous interpeller. 

Caractérisé par une impulsivité, une hyperactivité et des difficultés d’attention, le TDAH est souvent abordé sous l’angle biomédical, avec un accent sur les traitements pharmacologiques et comportementaux.

Or, la subjectivité d’un enfant ne peut être exclue de l’établissement d’un diagnostic, bien au contraire. La psychanalyse reste la méthode de traitement qui prend en compte cette subjectivité de l’enfant. Dans cette perspective, la psychanalyse est centrée sur la dynamique des instances inconscientes et sur la subjectivité d'un être.

En accueillant et en proposant une écoute à l’enfant qui présente une symptomatologie bruyante, la thérapeutique psychanalytique se propose d’être une alternative au traitement médicamenteux, qui à lui seul ne règle en rien la souffrance de l’enfant ainsi que celle des parents.

Les psychanalystes considèrent que les symptômes du TDAH peuvent refléter une difficulté à intégrer et à gérer des pulsions internes et des émotions, souvent en lien avec des expériences précoces de séparation, de perte ou de manque de sécurité affective.

Cette sécurité affective est apportée dès la naissance par la capacité de l’Autre maternel à contenir les affects négatifs de l’enfant.

Freud a souligné l’importance des premières expériences affectives relationnelles dans le développement psychique de l’individu. Puis, Dolto a relevé l'importance du corps dans la construction de la vie psychique.

Selon Dolto, le corps reste un moyen privilégié d'expression langagière pour l'enfant qui reste à décoder. Ainsi, une instabilité motrice vient signaler une souffrance de l'enfant qu'il n'arrive à dire avec des mots. 

L’hyperactivité et l’impulsivité peuvent alors être vues comme des tentatives inconscientes de mobiliser l’attention des figures parentales, dans un effort pour retrouver une forme de connexion émotionnelle et affective ou pour exprimer une détresse non reconnue.

La psychanalyse met également l’accent sur les mécanismes de défense que les individus mettent en place pour gérer l’anxiété et les conflits internes. Dans le cas du TDAH, les comportements impulsifs et hyperactifs peuvent être interprétés comme des défenses contre des sentiments d’angoisse, d’impuissance ou de frustration.

C'est dans la cure avec l'enfant que se révèlera le sens de cette symptomatologie spécifique chez l'enfant. 

Dans ce contexte, l’inattention peut être vue comme une défense contre des stimuli internes ou externes trop envahissants. L’enfant avec TDAH pourrait avoir du mal à se concentrer non pas uniquement en raison d’un déficit cognitif, mais parce que sa capacité à maintenir son attention est constamment perturbée par des conflits inconscients ou par des préoccupations internes qui le distraient.

Une psychothérapie avec un psychanalyste offre à l’enfant une possibilité de resituer le symptôme dans son histoire subjective, son vécu et à lui permettre de mettre en mots les conflits inconscients qui l’agitent intérieurement et qu’il agit par ses symptômes.

Le psychanalyste aide l’enfant à comprendre les sentiments de frustrations, mais aussi de colère qu’il ressent et l'aide à les mettre en lien avec des expériences précoces d’attachement.

Pour la psychanalyse, il est nécessaire de considérer le symptôme de l’enfant dans sa globalité, en prenant en compte les dimensions biologiques mais aussi psychiques.

La dimension affective ne peut être traitée par voie médicamenteuse et c’est pourquoi les psychanalystes apportent une aide considérable à l’enfant un favorisant la verbalisation de ses affects et ressentis mais aussi par le développement d’une vie affective et relationnelle plus apaisée avec soi et avec l’autre.

Votre enfant souffre d'instabilité psychomotrice, d'agitation ou a été diagnostiqué d'un du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité  ? Vous souhaitez des informations ou prendre rendez-vous pour votre enfant ? N'hésitez pas à contacter le Dr. Ouarda Ferlicot via le formulaire de contact ou en téléphonant au 01.85.15.27.73.